Savez-vous qu’il existe un truc qui filtre tout ce qui circule sur les réseaux sociaux qui parlent de skate ? Ça fait le tri entre ce qui mérite d’être vu et ce qui ne l’est pas et c’est ultra efficace contre les youtubeurs et autres influenceurs. Il arrive même que ça fournisse des informations pertinentes sur notre petit monde impitoyable du planchon olympico-subversif. Ça s’appelle un magazine. En voici quelques-uns tombés dans ma boîte aux lettres cette semaine.
Free #47
Rappelons que Free est né des cendres de Kingpin, qui avait pour vocation de parler du skate européen en quatre langues. Sur le fond, ça reste similaire mais dans la forme, ça n’a plus rien n’à voir. D’abord parce que c’est désormais 100% « skater owned », ensuite parce que c’est gratuit et juste en anglais, et c’est déjà pas mal.
Enfin bref, ce quarante-septième numéro est arrivé un jour de pluie, avec son lot d’articles divers et variés dont la formidable retranscription du procès d’Olivier « Boucle » Durou, accusé d’imposture professionnelle (par Guillaume Colucci) et qui mériterait d’être mis en scène et surjoué comme une bonne vieille pièce de théâtre de boulevard. Mais le plus marrant dans tout ça c’est l’ « article » sur la nouvelle vidéo Magenta. Huit pages à la gloire de la marque… sans texte. Marrant parce que figurez-vous que dans un premier temps, la petite équipe de Free m’avait sollicité pour accomplir la tâche de combler le vide entre les photos de cet « article ». Pourquoi moi, j’en sais trop rien… Mon goût pour la provocation ? Possible. Toujours est-il que dans un second temps, après les avoir prévenus que j’étais moi-même en possession de tout un tas de petits dossiers sur les types derrière la marque (qui en ont probablement autant sur moi d’ailleurs), j’ai reçu un mail me disant que finalement, ils allaient faire autrement…
Couverture : Patrick Rogalski, BSNB à Berlin par Henrik Biemer.
132 pages, gratuit dans une selection de skateshops et sur abonnement
Solo #49
Solo, lui, est né des cendres de Monster magazine qui était LE magazine historique allemand, enterré en 2015 (puis récemment exhumé, pour le meilleur et pour le pire…). Si le contenu est souvent orienté sur la scène allemande, la vocation de Solo a très vite dépassé celle de son géniteur, de part sa distribution pan-européenne et ses textes en anglais. Il n’est donc pas rare de voir des Français ou des Américains faire des cabrioles en couverture, comme ici un certain Austyn Gillette, dont on retrouve la pub pour sa chaussure en quatrième de couverture… Je subodore, je subodore, mais je n’affirme rien, hein… Ce qui est intéressant c’est que depuis qu’Austyn Gillette est arrivé, Globe est presque redevenu acceptable, au point qu’on en oublierait presque le fait qu’ils font encore des longboards (Nike a bien fait des rollers pendant des années…).
Enfin bref, la force de Solo est qu’ils parviennent toujours à faire la balance parfaite entre le commercial et l’underground, il y a toujours une grande place pour le skate féminin (ici Alice Smith, Magdalena Wosinka et même Chloé Bernard en embuscade), et parfois des trucs discutables (11 pages de snow-skate, là) mais qui grâce à une maquette impeccable (rappelant même la grande époque de Sugar 1997-2006) passent comme une lettre à la Poste (pardon pour l’expression de boomer, on s’refait pas).
Couverture : AG, BS smith par Magdalena Wosinka. A noter que ce numéro est livré avec un zine de 32 pages sur un tour Globe en Europe avec AG (l’Américain) et Sammy Montano.
104 pages, gratuit dans une selection de skateshops et sur abonnement
Pom d’Api #686
Si vous avez entre trois et six ans et que vous aimez rigoler, n’hésitez pas à vous procurer le dernier Pom d’Api qui consacre ce numéro à ce qu’on appelle la rigoulade dans certains coins de la Fronce, qui saura vous initier à l’art d’enchainer des petits cris incontrôlables provoqués par une situation saugrenue, et à celui de planter des poissons dans le dos des personnes représentantes d’une quelconque autorité (c’est bientôt le premier avril, ouais) ou même dans celui d’amis plus ou moins proches.
36 pages, 6,5€ dans les kiosques avec en cadeau la pochette magique à histoires
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